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MARTIGNY LES BAINS - REVUE DE PRESSE

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Eté meurtrier, cimetière déplacé. VOSGES MATIN du 03-11-2018


Le nouveau visage de l'église après le déplacement du cimetière.

Pendant cette période des fêtes de la Toussaint, la rue Maubertier (anciennement Rue de Morizécourt) connaît une grande affluence de voitures ou de piétons qui se rendent au cimetière de la commune afin de rendre hommage à leurs défunts. Le même rituel a lieu dans tous les villages des Vosges mais, bien souvent encore, le cimetière se trouve aux abords de l'église. Ce fut le cas aussi dans le village jusqu'en 1854, année qui a marqué l'histoire de la localité. Petit retour en arrière. Après un hiver sec et rude, tout semblait annoncer un printemps favorable en cette année 1854. Dès le mois de mars " la végétation marchait à grands pas " et avril était un véritable mois de juin où " tout était fleuri ", comme l'expliquent les récits consignés de l'abbé Jean-Rémy Guillaume. Le jour de Pâques, les anciens découvraient pour la première fois de leur vie la grande allée et le chœur de l'église garnis de hêtres en feuilles. Mais les nuits de gelée intense des 25, 26 et 27 avril anéantirent " toutes les espérances ".

Le village le plus touché par l'épidémie de choléra. - Les beaux jours revinrent en juillet mais ils apportèrent avec eux le choléra qui fit d'affreux ravages dans la localité. Cette épidémie toucha tout le département mais Martigny fut la paroisse du canton où le choléra fit le plus de ravages. En deux mois on recensa 440 cas et la première victime, Anne Ducret, de 84 ans, décéda le 19 juillet 1854. Mais ce fléau toucha pareillement les personnes âgées, les enfants et les jeunes hommes dans la force de l'âge.

Pour apaiser ce que les habitants considéraient comme " la colère de Dieu ", on fit une procession dans les rues où on avait établi quelques chapelles en l'honneur de la Sainte Vierge. En parallèle, le cimetière qui entourait l'église paroissiale se trouva donc trop petit pour accueillir ces nombreuses victimes. C'est la raison pour laquelle on édifia le nouveau cimetière sur les hauteurs en dehors du village sur la route de Morizécourt. 1854, qui s'annonçait comme une année faste, fut donc une année néfaste pour le village car en plus de cette épidémie, ce fut la cinquième année consécutive durant laquelle " les vignes n'ont rien produit ni en qualité, ni en quantité " et au cours de laquelle " les blés n'ont rien rendu ". On peut aisément imaginer le traumatisme des habitants qui, à toutes leurs infortunes, durent ajouter celle de devoir transférer les restes de leurs ancêtres vers le nouveau cimetière. 135 - Le nombre de personnes décédées du choléra en 1854 au village, dont 113 rien qu'entre le 19 juillet et le 31 août. Dans une commune qui comptait 1 271 habitants (recensement de 1841).

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